Vietnam

La culture du café au Vietnam : ce que j’ai vraiment compris en le vivant sur place

café Vietnam

Au Vietnam, boire un café n’a rien d’un geste anodin. Après plusieurs semaines passées entre Hoi An, Hanoi, Da Nang et Saigon, j’ai compris que le café n’est ni une tendance ni un simple produit d’exportation : c’est un rythme de vie, un espace social et un marqueur culturel profondément ancré.
Ce que j’ai observé rejoint ce que m’ont expliqué des amis vietnamiens : ici, on ne “prend pas un café”, on s’installe, on attend, on regarde le monde passer.

Le Vietnam, une puissance mondiale du café (mais surtout du Robusta)

Le Vietnam est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial de café, derrière le Brésil. Cette position repose en grande partie sur le Robusta, cultivé majoritairement dans les Hauts Plateaux du Centre, autour de Da Lat.
Ce café est plus fort, plus amer et beaucoup plus riche en caféine que l’Arabica : environ 2,7 % de caféine, contre 1,5 % pour l’Arabica. Sur place, ça se sent immédiatement.

Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est que ce Robusta, souvent dévalorisé à l’international car associé au café instantané, est ici assumé, travaillé, équilibré avec du sucre, du lait concentré ou des préparations plus créatives.

De plus en plus de cafés proposent aujourd’hui des mélanges Robusta–Arabica, signe d’une montée en gamme progressive, mais sans renier l’identité locale.

Boire du café au Vietnam, c’est prendre le temps

Ce qui m’a le plus marquée, ce n’est pas le goût, mais le temps accordé au café.
Dès l’aube, parfois dès 4 h ou 5 h du matin, les cafés ouvrent. Et le soir, certains restent actifs jusqu’à tard. Pourtant, personne ne semble pressé.

Dans les rues, on s’assoit souvent face à la route, sur de petits tabourets en plastique. On regarde passer les motos, les vendeurs ambulants, les voisins. Même seul, on ne se sent jamais isolé. Le café devient un prétexte à l’observation, à la conversation ou au silence.

Ce rapport au temps explique pourquoi beaucoup de voyageurs sont surpris : ici, le café n’est pas un carburant pour travailler plus vite, mais une pause assumée dans la journée.

Le phin : un rituel lent et volontaire

La quasi-totalité des cafés traditionnels utilisent le phin, un petit filtre métallique posé directement sur la tasse.
On verse l’eau chaude, puis on attend. Le café goutte lentement, parfois pendant plusieurs minutes.

J’ai rapidement compris que cette lenteur n’est pas un défaut : elle fait partie de l’expérience. Regarder le café couler devient presque méditatif. À l’inverse des machines rapides, le phin impose un rythme.
C’est aussi un héritage de la période coloniale française, tout comme l’usage du lait concentré, adopté à l’époque faute de lait frais et devenu depuis une signature nationale.

Les grands styles de café, selon les régions

Sur place, j’ai constaté que le café change subtilement selon les régions :

  • Au nord (Hanoi), le café est souvent court, très concentré, presque épais. Il se boit lentement, parfois accompagné de thé vert pour équilibrer.
  • Au sud (Saigon), le café est plus long, servi avec beaucoup de glace, souvent à la paille. Plus accessible, mais toujours puissant.

Sans précision, chaque café sert généralement sa spécialité maison. Et sauf demande contraire, le café est presque toujours sucré.

Des créations surprenantes, mais profondément locales

Avant de venir, je pensais que l’egg coffee ou le coconut coffee étaient des curiosités touristiques. En réalité, ce sont des créations ancrées dans le quotidien.

  • L’egg coffee, surtout à Hanoi, ressemble à une crème épaisse, proche d’un dessert. Derrière l’aspect surprenant, c’est une boisson consommée depuis des décennies.
  • Le coconut coffee, très populaire à Hoi An et Da Nang, mélange café noir, glace et crème de coco fouettée. Rafraîchissant, riche, mais très apprécié localement.
  • Le salt coffee, originaire de Huế, joue sur un léger contraste salé qui adoucit l’amertume.
  • On trouve aussi des cafés au yaourt, des smoothies caféinés, et de nombreuses variations.

Ce foisonnement m’a donné l’impression que le café est traité ici comme une matière vivante, ouverte à l’expérimentation, sans perdre ses racines.

Une culture démocratique, du trottoir aux cafés design

L’un des aspects les plus frappants est la cohabitation des styles.
Au Vietnam, le café appartient à tout le monde : on le boit sur un trottoir comme dans un café au design travaillé, sans hiérarchie sociale marquée.

Les chiffres confirment cette impression : selon différentes estimations, le pays compterait plus de 300 000 à 500 000 cafés, toutes catégories confondues. Le secteur génère plus d’un milliard de dollars de revenus et continue de croître, malgré des ajustements et des fermetures de certaines chaînes.

Mais sur le terrain, ce sont surtout les cafés indépendants qui donnent le ton : cafés de quartier, lieux à thème, espaces calmes pour observer la rue ou discuter des heures.

Ce que j’ai appris en vivant cette culture au quotidien

Après plusieurs semaines, une chose est claire : la culture du café au Vietnam ne se comprend pas en une dégustation rapide.

  • Elle demande du temps, de l’observation, de la répétition.
  • Elle révèle une société où le lien social se construit dans les gestes simples.
  • Elle montre aussi un pays capable de transformer un produit agricole en rituel collectif.

Pour intégrer ce type d’expériences dans un itinéraire cohérent, sans survoler le pays, une agence locale comme Mai Globe Travels peut aider à construire un voyage qui laisse de la place aux rythmes locaux, aux pauses et aux découvertes culturelles réelles.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *